La rupture du tendon d'Achille est une blessure fréquente chez les sportifs. Elle doit être prise en charge de manière appropriée pour permettre une reprise normale des activités après la période de convalescence.
Toutes les infos dans notre article.
Rupture du tendon d'Achille : qu'est-ce que c'est ?
Le tendon d'Achille est le cordon qui relie le calcanéum (l'os du talon) au triceps (le muscle du mollet). Avec ses 12 cm de long et ses 6 cm d'épaisseur, ce tendon plat est le plus long des tendons de l'organisme.
Malgré sa résistance, certaines circonstances peuvent conduire à sa rupture. Ceci se produit plus fréquemment chez l'homme adulte et se manifeste par un claquement ressenti dans le bas du mollet.
Causes d'une rupture du tendon d'Achille
La rupture du talon d'Achille survient le plus souvent au cours de la pratique d'un sport, qui le sollicite de manière intense, notamment le tennis, le football, le rugby, le handball... Il survient lors d'une accélération brutale ou d'une impulsion, sans qu'il n'y ait de coup porté directement dans cette région. Il se produit plus fréquemment chez les sportifs occasionnels, qui maîtrisent mal la pratique ou ne sont pas bien équipés pour l'accomplir.
Plus rarement, un tendon d'Achille peut céder spontanément. Il s'agit alors d'un tendon qui a été fragilisé, à cause :
- d'un traitement médicamenteux à base de fluoroquinolones (antibiotiques) ou de statines (pour réduire le taux de cholestérol) ;
- d'infiltrations de corticoïdes ;
- d'une tendinite, une inflammation du tendon ;
- d'une mauvaise posture qui le sollicite de manière trop intense.
Diagnostic
Il est important de poser le bon diagnostic pour assurer une prise en charge appropriée ; dans le cas contraire, le patient pourra ressentir des douleurs chroniques et une gêne fonctionnelle à long terme. Il repose tout d'abord sur un examen clinique :
- le professionnel de santé observe attentivement le bas de la cheville, à la recherche d'un œdème ou d'un hématome ;
- la palpation provoque une douleur et le médecin ressent un léger creux au niveau de l'emplacement du talon d'Achille, qui témoigne de la rupture.
- Il effectue ensuite la manœuvre de Thompson : le patient est allongé sur le ventre et le bas de ses jambes dépasse de la table d'examen. Il presse alors sur le mollet, ce qui devrait se traduire par un mouvement du pied qui se place en pointe. En cas de rupture, cela ne se produit pas.
Si le médecin le juge utile, il peut prescrire des examens complémentaires pour son patient :
- une radiographie pour écarter la présence d'une fracture ;
- une IRM ;
- une échographie.
Bon à savoir : les ruptures partielles du tendon d'Achille sont extrêmement rares. Dans la très grande majorité des cas, il cède complètement.
Rupture du tendon d'Achille : traitement
Le traitement d'une rupture du talon d'Achille est principalement chirurgical : les deux parties du tendon sont recousues afin de lui redonner son intégrité. Deux approches différentes peuvent être utilisées :
- la voie classique, avec une incision de la peau située au niveau du tendon, pour accéder visuellement à la zone et le recoudre facilement. Si le risque de nouvelle rupture est faible, certaines personnes vont mal cicatriser, notamment les fumeurs ou les patients diabétiques ;
- la voie percutanée, ou la réparation s'effectue grâce à quatre petites perforations et à l'aide d'un matériel spécifique (une sorte de harpon pour tracter le cordon) qui va permettre de ré-associer les fragments séparés.
Après l'opération, le pied sera immobilisé pendant 6 semaines, en position tombante pendant trois semaines, puis à 90 °C le reste du temps.
Si l'intervention chirurgicale est contre-indiquée, un traitement orthopédique avec également deux plâtres successifs pourra être envisagé.
Bon à savoir : il faut en général compter environ 6 mois pour récupérer totalement d'une rupture du tendon d'Achille.