Talalgie

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La talalgie ou douleur au talon peut avoir de nombreuses causes, ainsi que plusieurs sites de douleur. En outre, elle est relativement fréquente puisque environ 10 % des gens en souffriront au cours de leur vie.

Décryptons ensemble cette affection, son origine et les traitements possibles.

Différentes sortes de talalgies

Physiologie du talon

Il faut savoir que les tissus mous du talon servent d'amortisseurs au poids du corps. Le talon est très sollicité, puisqu'il absorbe jusqu'à 110 % du poids à la marche et 200 % à la course.

On parle de « fascia plantaire » ou d'« aponévrose plantaire » : il s'agit du ligament reliant les orteils à l'os du talon (calcanéum).

Différents sites possibles de talalgie

La douleur d'une talalgie peut apparaître sur le dessous du talon, l'arrière ou le pourtour.

On parle de « talalgie plantaire »  quand il s'agit de douleurs touchant l'aponévrose plantaire ou le nerf plantaire latéral, et de « talalgie postérieure » lorsqu'elles se situent plutôt vers le talon « externe », au contact de la chaussure.

La talalgie plantaire représente entre 11 et 15 % de l’ensemble des symptômes au niveau du pied qui nécessitent une attention médicale, et 8 à 10 % de l’ensemble des blessures liées à la course à pied.

Il existe également des talalgies spécifiques aux enfants, que l'on considère à part. Elles expriment une pathologie de croissance du noyau d'ossification postérieure du calcanéus. On l'appelle également « maladie de Sever ». Elle touche plutôt les enfants de 8 à 13 ans et rend la marche et la pratique sportive non souhaitables et très douloureuses.

Symptômes et origines des talalgies

S'agissant de la talalgie plantaire, la douleur est le plus souvent présente au niveau de la plante du talon. C'est une douleur qui peut disparaître au repos.

Remarque :la fasciite plantaire évolue parfois vers la formation d'une excroissance osseuse appelée « épine calcanéenne ». Elle se forme à l'endroit où le ligament s'insère sur l'os du talon.

Il existe également des talalgies dues à des tendinites. Elles touchent plus spécifiquement l'arrière du talon et, si la mise au repos est bien suivie, elles disparaissent. Par contre, elles peuvent devenir permanentes si les tendons continuent d'être sollicités.

Les différentes causes de talalgies sont les suivantes :

  • un défaut dans l'architecture du pied : celui-ci est « plat » ou « creux », c'est-à-dire avec une voûte plantaire excessivement creuse ;
  • des micro-traumatismes dus à des sollicitations mécaniques trop fréquentes ou des mouvements avec des impacts répétitifs, qui peuvent aller jusqu'à l'apparition de tendinites ;
  • le port de chaussures trop usées ou ne soutenant pas suffisamment la voûte plantaire ;
  • un poids excessif ;
  • des lésions de la peau ou des tissus du talon (verrue, hyperkératose...) ;
  • des maladies inflammatoires (spondylarthrite ankylosante, polyarthrite rhumatoïde...) ;
  • une artériopathie des membres inférieurs ;
  • des troubles neurologiques ;
  • une fracture de fatigue ;
  • l'altération due au vieillissement.

Traitement des talalgies

Afin de confirmer le diagnostic, on pourra avoir recours à différents examens, complémentaires de l'examen clinique :

  • des radiographies pour rechercher une fracture, une épine calcanéenne ;
  • une échographie pour visualiser les tendons ;
  • un écho-doppler pour vérifier la vascularisation ;
  • une IRM pour analyser les différentes structures du talon ;
  • un électromyogramme pour évaluer une éventuelle atteinte neurologique ;
  • une scintigraphie osseuse pour l'étude des os.

Le premier réflexe est la mise au repos. Il faut également privilégier l'utilisation de chaussures qui soutiennent convenablement la voûte plantaire, voire utiliser des semelles orthopédiques pour amortir les chocs ressentis à la marche ou rééquilibrer la pose du pied au sol.

À noter : plusieurs études tendent à démontrer que la prescription d'orthèses (semelles orthopédiques) serait à modérer en cas de talalgie. En effet, elles ne semblent pas soulager davantage la douleur à court terme que des orthèses factices.

Afin de soulager ponctuellement la douleur, on pourra utiliser du paracétamol ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Le recours à des séances de kinésithérapie peut également être envisagé, sachant que la talalgie plantaire a tendance à s’améliorer après 12 mois.

Remarque :de façon beaucoup plus rare, on pourra recourir à un traitement chirurgical en concertation avec un chirurgien orthopédique, afin d'agir sur un tendon, un nerf compressé...

En cas de tendinite ou d'aponévrosite plantaire (épine calcanéenne), on peut aussi recevoir des injections de PRP (Plasma Riche en Plaquettes) qui consistent à introduire dans l’articulation à traiter le sang du patient lui-même, mais enrichi en plaquettes grâce à une centrifugation. Riche en facteurs de croissance, ce concentré de plasma a des propriétés régénératives et anti-inflammatoires très efficaces.

Les talalgies sont fréquentes et ont des causes extrêmement variées. Les causes ont souvent des répercussions bilatérales sans que les douleurs, elles, le soient. Les différents examens radiographiques permettent d'orienter le diagnostic pour établir le traitement le mieux adapté.

Pour en savoir plus :

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